Par Gérard Bonhomme, Professeur émérite, physique des plasmas, Université de Lorraine
L’hydrogène suscite un intérêt grandissant mais cette médiatisation de la filière traduit souvent une grande confusion sur un sujet qui, depuis Jules Verne (1875), n’a cessé d’alimenter les utopies. On pense ici à J.B.S. Haldane (1923) et, plus près de nous, Jeremy Rifkin et son Économie hydrogène (2002).
Trois objectifs différents sont visés dans les différents « plans hydrogène » rendus publics récemment.
Un « verdissement » de la production d’hydrogène de 1 Mt/an en France et 60 Mt/an au niveau mondial pour les industriels « non énergétiques », soit les secteurs de la chimie, de la production d’ammoniac et d’engrais et du raffinage de produits pétroliers.
Un développement des usages énergétiques de l’hydrogène pour décarboner la mobilité lourde (trains, bus et poids lourds) et les réseaux de distribution de gaz.
L’utilisation de l’hydrogène comme moyen de stockage/déstockage permettant l’intégration des renouvelables dans le mix électrique.
Ces trois objectifs sont-ils atteignables par le seul recours à l’électricité des renouvelables, comme certains l’appellent de leurs vœux ?