Éoliennes en mer : « une énergie verte et bon marché à fort potentiel »

Daniel Averbuch, Ingénieur à IFP Énergies nouvelles

En bref

  • En France, RTE projette une capacité d’éoliennes en mer de 22 à 62 GW à l’horizon 2050. D’ici là, le parc nucléaire historique verra sa capacité passer d’environ 60 GW à 16 GW en raison de la fermeture des centrales vieillissantes.
  • Plus précisément, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) estime le potentiel de l’éolien en mer à 420 000 TWh d’électricité par an, soit 11 fois la demande mondiale d’électricité en 2040.
  • Grâce à ces atouts, l’éolien en mer se développe fortement. La capacité mondiale installée est passée de 3 GW en 2010 à 23 GW en 2018. L’Europe domine le marché en cumulant à elle seule 80 % des capacités installées.
  • L’appel d’offres pour le parc de Dunkerque en 2019 matérialise une baisse des coûts de production plus rapide qu’espérée : le prix du MWh s’élève à 44 €, contre environ 65 € pour l’éolien terrestre ou 40 à 70 € pour le solaire photovoltaïque au sol.

Depuis l’adoption des Accords de Paris en 2015, les objectifs internationaux de lutte contre le changement climatique sont clairs : viser la neutralité carbone au milieu du siècle. Impossible d’atteindre cet objectif sans un développement massif des énergies renouvelables. L’éolien en mer est en première ligne : toutes les projections s’accordent sur une explosion de la filière — qui ne représente aujourd’hui que 0,3 % de la production électrique mondiale. En France, le gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité (RTE) désigne la filière comme l’une « des plus prometteuses pour la production d’électricité bas-carbone à long terme »1. Le Royaume-Uni est le champion à ce jour : la capacité éolienne en mer installée est de 10,4 GW (contre 14 GW à terre), et le pays vise 40 GW d’ici 20302. Alors qu’aucun parc n’est aujourd’hui opérationnel dans l’hexagone, RTE prévoit une capacité d’éoliennes en mer de 22 à 62 GW à l’horizon 2050. D’ici là, le parc nucléaire historique (infrastructures déjà présentes) verra sa capacité diminuer, en raison de la fermeture des centrales vieillissantes – c’est-à-dire les réacteurs de deuxième génération, construits au cours des années 80. Passant d’environ 60 GW de production à 24 GW, voir 16 GW, selon les scénarios retenus dans lesquels le nucléaire aura toujours une place dans le mix énergétique.

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