Par Laurent Catoire, responsable de l'Unité chimie et procédés à l'ENSTA Paris (IP Paris)
En bref
- Chaque année, près de 270 millions de tonnes de CO2 sont émises dans l’atmosphère, dont seules 0,1 % sont captées.
- Le stockage souterrain du CO2 se fait par le biais de divers mécanismes de piégeage physiques et chimiques dans certains milieux géologiques.
- Les opérations déjà en cours montrent qu’il n’y a pas d’obstacle technologique majeur au stockage géologique du CO2.
- L’une des principales difficultés serait donc l’acceptabilité de ce procédé, parce qu’il demeure un risque (bien que minime) de fuite du CO2 stocké, préjudiciable pour les populations locales.
- Les projets se focalisent donc pour l’instant sur le stockage du CO2 en pleine mer, dans des zones comme la mer de Norvège.
Le captage et le stockage géologique du dioxyde de carbone est une technologie qui pourra ou pourrait permettre de continuer à utiliser les combustibles fossiles pendant une bonne partie du XXIème siècle. Cela concerne en premier lieu le charbon, central pour de nombreux pays puisque l’on compte aujourd’hui plus de 2 500 centrales thermiques dans le monde. Cette énergie sert à la production d’électricité et de chaleur (cogénération) à des fins domestiques et industrielles. Les centrales thermiques au charbon et au gaz naturel sont relativement abondantes, bon marché, disponibles et réparties dans le monde entier – ce qui renforce la sécurité et la stabilité des systèmes énergétiques.
L’économie et la démographie étant ce qu’elles sont, la transition énergétique prendra du temps, plusieurs décennies au bas mot. En attendant l’économie hydrogène, basée sur l’hydrogène vert, il faudra cependant bien vivre, tout en luttant contre l’effet de serre additionnel dû au CO2, et ce via son captage et son stockage. Les émissions de CO2 tournent autour de 270 millions de tonnes chaque année, mais aujourd’hui, seules 0,1% des émissions industrielles sont captées. On peut donc dire que tout reste à faire dans ce domaine !