Pas de ‘summer break’ pour les datacenters

Pour sa newsletter de juillet, Data Centre World Paris nous a invités à plancher sur le thème ‘summer break’. Un thème qui mérite toute notre attention, pour conclure sur une réalité : pas de ‘summer break’ dans les datacenters !

Par Philippe LUCE pour Datacenter en transition

Rappelons tout d’abord que s’il fallait retenir une règle pour le datacenter, c’est celle de la continuité de service. Le datacenter fonctionne 24/7, quels que soient l’état du climat et la tendance politique. Pour preuve la surchauffe politique du démarrage de l’été en France, qui n’a pas atteint les datacenters, hormis peut-être l’esprit de ses multiples collaborateurs et techniciens. Elle risque en revanche de refroidir certains politiques, qui pourraient bien être tentés de reporter des décisions réglementaires et fiscales favorisant leur implantation, ou la transcription en droit local de directives européennes qui, quoi qu’il arrive, s’appliqueront. Si l’été sera chaud, l’hiver pourrait bien l’être également…

Plus sérieusement, pour nos exploitants de datacenters, l’efficacité énergétique de leurs infrastructures, qu’ils ont tant de mal à rendre toujours plus efficients, risque fort d’être mise à mal durant l’été par le dérèglement climatique. En cause, les pics de chaleur, désormais en moyenne deux mois par an dans nos contrées pourtant qualifiées de tempérées. Ce que ne sont pas nos climatisations qui doivent supporter des périodes de surexposition à la chaleur et donc nécessitent des surproductions de froid. Le free cooling a révolutionné le refroidissement des salles informatiques, mais il a ses limites lorsque le climat nous rappelle à l’ordre ! Et dont l’IA et le HPC qui explosent dans les infrastructures entraînent une modification profonde des paradigmes du cooling.

Dernier phénomène de fièvre pour cet été 2024, qui frappe la France, les Jeux Olympiques de Paris. La surchauffe est à tous les étages, mais surtout à ceux qui concernent le quotidien de l’exploitation des datacenters. Prenons deux exemples : les contraintes de circulation imposées au nord de Paris rendent l’accès aux datacenters plus délicat, pour les techniciens, pour les agents de sécurité, pour les mainteneurs, pour les fournisseurs, pour tous ceux dont les missions passent par un déplacement physique dans les salles. Et il faut s’attendre à des périodes d’épreuves olympiques si chargées que tout déplacement risque fort d’être rendu temporairement impossible. Certains colocateurs ont déjà averti leurs clients que leurs datacenters seront fermés à des dates identifiées. Le jour de la cérémonie d’ouverture comme celui de la cérémonie de clôture par exemple.

Second exemple, la surchauffe des réseaux. Les clouds sont aujourd’hui largement exploités pour couvrir les événements, et assurer les services. Les JO vont les mettre en ébullition. Plus encore dans les datacenters qui servent de relais aux sites supports et d’actualité, comme à ceux des Netflix, Prime, etc., refuges de celles et ceux qui souhaiteront s’éloigner de la ferveur des JO, et qui tous passent sans le savoir par la connectivité des datacenters. Ca va chauffer dans les tuyaux…

Pas de ‘summer break’ pour les datacenters, mais l’été sera chaud pour eux aussi !